lundi 30 juin 2008

Oui. Témérité, tueur, tourbillon.

Puis il continua, joyeux mais patibulaire :


Quoi ? Comment ? Qu'entends-je ? Plait-il ? Des murmures et des bourdonnements ? Vous avez donc choisi de fuir et de douter pour toujours. Mais je vous rends hommage : vous vous êtes de nouveau engagés sur la voie de l'asservissement. C'est un choix aberrant, mais louable tant il est courageux. Courageux ? Non, téméraire. Téméraire, parce-que ce choix ne mènera qu'au désespoir de votre esprit et au reniement de la plus infime part d'humanité qu'il peut vous rester. Ah ! Ce choix vous damne pour toujours, et j'en ris parce vous êtes misérable, moche et navrant.

Pleurez, je le veux ! Oui, pleurez, car désormais, c'est là, non seulement votre seul devoir, mais aussi et surtout votre seul droit. Pleurez et rentrez dans votre corps asphyxié par votre spongieuse cervelle, c'est la dernière carte de puissance raisonnable que vous avez en main. Ce sera le sacre et le couronnement de la résignation, de la capitulation de votre esprit. Non, il n'y a vraiment aucun espoir, vous ne pourrez jamais être ce dont vous rêvez. Ne peuvent réaliser leurs rêves que ceux qui savent qu'ils sont vivants ; on ne peut rêver autrement que par la vie que l'on se confère soi-même à la naissance.

La perversité s'empare de tout mon être lorsque je vous vois vous débattre dans des eaux nauséabondes, des eaux qui puent et dont l'odeur est semblable à celle du monde que nous devons tous partager. Oui ! Vous vous débattez, mais à quoi bon ? Il n'y a plus de troncs d'arbre qui flottent sur notre lac, vous les avez brûlés. Il n'y a plus d'animaux qui pourront vous sauver, vous les avez tués. Il n'y a plus de berges accueillantes, vous les avez souillées. Est-ce tout ? Non, bien entendu. Vous finirez probablement par mourir d'épuisement, et si cela n'est pas, vous ne manquerez pas d'être noyés par les eaux du lac que vous avez polluées. Ah ! Vous mourrez par votre faute. Et en fait, ne doit-on pas dire que vous vous êtes vous même condamné ? La vérité est tellement gigantesque et imposée à vos yeux que vous ne pouvez même pas en discerner ne serait-ce qu'une parcimonieuse particule. La vérité est que vous êtes votre propre meurtrier. N'est-ce pas fâcheux pour ceux ou celles qui se considèrent supérieurs à la nature même ?

Quoi ? Encore ? Qu'entends-je de nouveau ? "Qui est-il, et que prêche ce misérable prophète ?" Je prêche votre déclin. Je suis celui qui ne pleure pas, celui qui ne fuis pas ; et je suis aussi celui qui hait sans jamais être haï. Non, je ne suis jamais haï. Ne mentez pas, ne me mentez pas : on ne hait pas lorsque l'on ne sait pas que l'on est vivant. Oui, vous essayez de me haïr, mais comment le pourriez-vous ? Et en admettant que vous le pourriez, vous sauriez par la même occasion que la parole est toujours belle lorsque l'on sait la manier, lorsqu'on la fait claquer comme un fouet dans le vent, comme une ombre dans l'obscurité. Elle parait incertaine, mais l'imaginaire, non sans raison, décuple sa force déjà immense. Alors, il la fait belle et majestueuse, réelle et sévère, cruelle mais juste.

Je ne vous reverrez plus, et j'en suis heureux. Sachez le : je vous déteste. Et c'est ainsi que je vous quitte, pleinement rassuré, en sachant que vous quitterez un jour le tourbillon de l'humaine existence en pensant : "Je n'ai que survolé les terrestres amours, et je n'en dois pas moins périr."

GAVROCHE

mercredi 25 juin 2008

Oui. Spectre, sexe, cruauté.

Une figure ombrageuse, spectaculaire et ectoplasmique, de mes connaissances incertaines, s'avança récemment vers une foule incrédule. Il la harangua et discourut ainsi :


Quelque part à l’horizon de mon rêve, il y a une forme qui se dessine. Je crois que c’est un spectre. Oui, un spectre, mais le spectre de qui, le spectre de quoi ? Ah ah ah ! Je le sais, oui je le sais ! C’est le spectre d’un sentiment. Un grand sentiment d’amour ? Non, de sexe seulement. Le spectre du sexe qui déplace avec lui des questions effrayantes. J’éructe, j’expectore, je fulmine, je vomis l’hypocrisie générale que l’immonde masse populaire, les parasites de la société et les petits excréments antisociaux vénèrent. Je les vomis tous. Oui ! Le sexe doit être abordé de manière franche et concise, comme le faisait autrefois nos ancêtres païens. Oui ! Je suis révolté à l’idée que notre société indélicate ait régressé depuis le glorieux temps de nos aïeux. Oui !

Ainsi, il serait formellement interdit de penser à des accouplements sur la voie publique ? Je le sais, vous êtes bon de nature, mais notre société vous a perverti. Oubliez la un instant. Imaginez sur un nombre indéfini d’autels, à Paris place du Trocadéro, une multitude de couples faire l’amour sans se cacher. Cela vous choque ? Oui ? Pourtant, cela ne le devrait pas. Vous êtes encore conditionnés par une mentalité extérieure qui vous échappe, et qui, malgré cela, vous subordonne totalement. On appelle cela la conscience collective. Oui, et d’ailleurs c’est ce qu’il y a de plus dangereux pour le bonheur et l’originalité. Ah ! N’est-ce pas stupide et révulsant de se savoir manipulé par quelque chose que vous ne pouvez même pas voir ? Si bien sûr. Comme je vous comprends, mes pauvres ! Je me honnirais moi-même si j’étais comme vous : un sous-fifre melliflu incapable de penser par soi même. En fait, peut-être que vous ne savez même pas que vous êtes vivant… On ne peut savoir si l’on est vivant lorsque l’on ne sait pas penser. « Je pense, donc je suis. » disait votre aimé Descartes ? Ah, oui vous commencez à comprendre : vous vous savez incapable de penser par vous-même (par paresse intellectuelle ou par déficit d’intelligence pour certains, tout simplement) et par conséquent, vous doutez de votre propre existence. Oui, les nuages sont-ils réels, les arbres vibrent-ils vraiment sous la brise, le ciel est-il matériel, suis-je vivant ? Tout cela existe-t-il, ou tout cela n’est-il que la pure fantaisie d’un esprit supérieur dont je suis l’humble subalterne ? Que se passerait-il si vous disparaissiez soudainement ? Rien. Car si vous ne savez même pas que vous êtes vivant, autrui ne le sait pas non plus et donc, il ignore votre mort. Bah… c’est peut-être mieux ainsi : cela lui épargne de verser des larmes que vous n’auriez sûrement pas mérité. Oui, vous : celui est choqué par un acte sexuel, amoureux, philanthropique (c’est selon), celui qui vient à l’instant même de douter de sa propre existence, celui qui ne vaut rien et qui n’existe ni pour lui, ni pour autrui.

Pleurez-vous ? Je l’espère. M’avez-vous déjà fui ? Vous douterez jusqu’à votre mort, après avoir rejoint votre horde de foutus esclaves. Me haïssez-vous ? Vous me donnerez raison.

GAVROCHE

dimanche 22 juin 2008

...

Louis XVIII à qui on proposait de retirer Voltaire du Panthéon, redevenu un lieu de culte catholique:
"Laissez-le, il est bien assez puni d'avoir à entendre la messe tous les jours."

vendredi 6 juin 2008

Spleen Bucolique, où l'innocence...

Sombre, discret, intelligent, manipulateur, fou, mais pas innocent. Bêtise, non, Spleen Bucolique innocent n'est pas. L'innoncence, c'est certes celui qui n'a rien à se reprocher, celui qui est exemplaire, qui est incapable de faire du mal, mais l'innocence, c'est aussi la naïveté, et il est affreux, que dis-je scandaleux de qualifier Splenn Bucolique d'innocent. Nous en concluerons donc que Spleen Bucolique est coupable, car lorsque l'on est pas innocent, nous sommes forcèment...coupable. Mais coupable de quoi ? De ne pas être naïf ?Plaide coupable, Spleen Bucolique, ici se fera ton procès. Quoi ? Que m'apprends t-on ? Des protestations ? Braillez, Spleen Bucolique, le coupable sera jugé, quoi qu'il arrive. La noirceur, la discretion, l'intelligence, la manipulation, la folie ne font pas bon ménage dans ce monde froid...et naïf. Alors fuis, Spleen Bucolique, fuis dans un bateau traversant cette océan bleu pour finir à la naissance de la liberté.

Fuis, Gavroche te rejoindras en 1969.