dimanche 15 novembre 2009

Scène

Je me souviens souvent de ces soleils couchants,
Promenant sur leurs ombres des éclats tranchants.

Le pauvre mas au toit de tuiles safranées
Épouse des saules les cimes basanées.
Obstiné, je hantais ce paysage insane,
En rêvant de me métamorphoser en âne...
Le vieillard coupe enfin les tulipes fanées.

Je me souvient souvent de ces soleils couchants,
Des grillons, des cigales, et l'éclat de leurs chants !

L'herbe verte et profonde semblait être un tapis.
Chaque pas excitait tous mes sens – Ah tant pis ! –,
Ils étaient des avalanches de perception.
Les rameaux des saules flattaient les nénuphars
Fleuris dans des eaux embellies par des nectars
Bus des libellules avec une déception
Quand une carpe affamée frôlait les roseaux...
L'âne buvait dans la mare avec les oiseaux.

Je n'oublierais jamais tous ces soleils couchants,
Leur lumière, les coquelicots et les champs.

Sur le rocher, le pêcheur patiente et dénoue
Ses lacets qui le torture comme la roue.
Sa ligne est statique, il somnole, il n'est pas doué
Et il effraye ses proies par son timbre enroué.
Las, il quitte cette scène, pour lui trop floue.
NUWANDA