jeudi 12 février 2009

Va te faire foutre : hommage excessif.

— Eh mec, c'est quoi cette coupe de con ? T'es minable avec cette crête...
— Va te faire foutre.

— Tu sais que t'as vraiment l'air d'un clochard avec tes frocs déchirées ? Ou bien d'une vache... à cause de tes anneaux.
— Va te faire foutre, mec... je vais perdre patience.

— Eh mec...
— Va te faire foutre putain de connard de merde ! Tu me pètes les burnes avec tes conneries ! Tu veux vraiment que je te les fasses bouffer ?
— Eh mec... doucement.

Le téléphone sonne en pleine nuit dans un appartement d'une petite rue de Manchester.

— Allo Lizzy, c'est moi...
— Cool Steve, c'est bon de te parler à cette heure là.
— Merde Lizzy. Arrête avec tes conneries de Hippie à la con. Va te faire foutre. Putain tu te rends compte que je te réveille à 4h00 du mat' et que tu t'en réjouies presque. Putain mais t'es conne ou quoi, réveille toi ! C'est fini toutes ces conneries, les temps ont changé !
— Je suis désolée Steve...
— T'es folle ma pauvre fille... mais je peux pas t'en vouloir. C'est pas de ta faute. Je sais pas quoi faire Lizzy. Je me sens pourri de l'intérieur, j'ai l'impression d'avoir de la merde à la place du cerveau. Je sais d'où ça vient évidemment. Alcool, coke, héro... tout ça me latte la tronche à longueur de journée. Mais je peux pas arrêter, je leur dois tout !
— Mais non, tu ne dois rien à personne.
— Lizzy, t'es à côté de la plaque, tu ne comprends rien. Va te faire foutre.
— Steve ?

Steve a raccroché. Steve parle à un pote dans une rue paumée de la ville noire. Steve s'emmerde.

— Steve, va te faire foutre ! T'as oublié qui tu es ou quoi ? Tu doutes de ces conneries... mais t'es une connerie toi même. T'es de la merde humaine, comme nous tous. Tu sens le purain, t'as une gueule de con, bref tu ressembles à rien. On est tous des bouses. Pauvre con va, t'es de la même matière que nous.
— Je sais, je sais... mais ça me fait chier. Je ne comprends plus rien, je suis détruit de l'intérieur. Y'a plus rien qui répond là haut.
— Y'a rien à comprendre, à part que t'es un connard au dessus des autres. La crème des merdes dans la benne à ordure. Ah chiotte, c'est complètement con mais c'est comme ça.
— Putain j'en ai ras le cul de me faire insulter dans la rue.
— Tabasses les.
— Je pensais qu'on avait raison, qu'on était l'élite du pays.
— On est l'élite des rats puants. On grouille de puces. Des puces qui répandront la peste dans toute la société. Va te faire foutre ! Oh ouais, merde ! Ca fait du bien de le dire, va te faire foutre !

Steve parle à Lizzy.

— Steve, t'as pas été gentil avec moi hier soir. On ne raccroche pas comme ça.
— Va te faire foutre Lizzy. Tout m'emmerde. Putain ! Milles décharges m'ont lacéré le cerveau. Il faut que je fasse quelque chose, mais j'ai la trouille. J'ai vraiment la trouille.
— Peut-être que tu as la trouille parce que tu ne sais pas quoi faire. C'est ça ? Tu ne sais pas quoi faire.
— Si.
— Non Steve. Tu es trop vieux pour perdre ça, trop jeune pour choisir ça.

GAVROCHE