jeudi 3 juillet 2008

L'épine salée d'une addition morte.
[Premier poème de la série des chants]


L'addition sera pour toi Méphisto.
Tu paieras le meurtre de la tulipe.
Le troupeau te voit, il fuit aussitôt,
Je le veux, démon, envoie leur la grippe !

Eh ! Tu trépasses sur l'épine.
Non ! Mon maître a la joie lyrique.
Les gouttent tombent chez Proserpine,
Un son pur nous sort de l'Afrique...

L'addition était pour toi Méphisto
Je paierai le crime de ton supplice
Pardon Maître ! Et congédie ton couteau,
Je te suis, la mort sera un délice.

Je hais ces charognes, drêches de rognures !
Leur routine nous rendent inhumain...
Je hais ces charogne, drêches de rognures !
Suis donc le sentier du désert romain.

Allez, viens !
Ouais
Suis mon ombre !

Elle peint sur moi, un jolie rond sombre,
C'est la mort qui assomme ma raison.
Oui, nous sommes seuls, bien seuls dans la pénombre,
Plus d'espoir, plus aucune guérison...

Serais-tu l'amie des lapines ?
Es-tu dans l'océan d'alcool ?
Songe à l'orge qu'aiment tes copines.
Ouais ! Je vais arracher ton col.

Bien, tu peins sur moi de jolies ronds sombres.
J'assommerai le fauteuil fait d'argent,
Et on ira sur le temps en décombres,
Et j'oublierai ce fauteuil affligeant.

Enlève moi, partons vite, enlève moi !
Jusqu'à ce que nous puissions nous asseoir.
Enlève moi, partons vite, enlève moi !
Et je paierai l'addition de ce soir...


SPLEEN BUCOLIQUE

2 commentaires:

MMSG a dit…

très joli
Si la charogne fait penser au célèbre poème de Beaudelaire (le pauvre!), le choix de mots réalistes dans une structure particulière me fait davantage penser à la poésie d'Aimpé Césaire

Gavroche a dit…

Merci pour ces compliments. En réalité, la structure est plus ou moins novatrice : six quatrains ponctués par un tercet. Cela se voit rarement dans la poésie dite "écrite" (la poésie classique en somme), mais beaucoup plus dans la poésie "chantée". Quant au choix de mots, je pense être, en général, très influencé par les Parnassiens ; mais pour ce poème-ci et les deux autres de la série, je dois plus aux poètes de la Beat Generation (Allen Ginsberg, Jack Kerouac ou Delmore Schwartz) et aux poètes qui s'en inspirèrent aussi quelques années plus tard (Jim Morrison et Lou Reed, notamment).